Les Cafés et Bains Publics de la Casbah d'Alger.


. Les Cafés de la Casbah d'Alger.

Autrefois, les cafés de la Casbah d'Alger étaient les lieux de réunion, ou venaient habituellement, trois à quatre fois par jour les citadins de toutes classes prendre du café plein d'arôme et servi brulant dans une petite tasse avec le mare dans lequel il a été bouilli, fumer leur pipe, et jouer aux dames. Ils  faisaient également office de foyers culturels, ou se réunissaient musiciens (qui venaient échanger des q'cidates, ou apprendre auprès des cheikhs), le temps d'une Quaada, dans une atmosphère conviviale accompagnée d'une musique andalouse. 

Reconstitution d'un Café d'Antan : Musée Bardo Alger.


Tableau Café d'Antan : Drack Oub : 1915.


Casbah : Fresque Murale.


Parmi ces cafés,  

. Kahouat Laarich, dont le nom est relatif à un pied sarmenteux, était située au niveau de la rue Kleber, a quelques mètres de la longue muraille qui descendait vers bab Azzoun. 


Photo Ancienne : Kahouat Laariche.


. Kahouat el Boza.

. Kahouat Bouchaächou.

. Kahout Chaanba, entre la rue des Abencerages et la rue de Thebes.



. Kahoaut Lafnardjia, ou les lampistes se rencontraient chaque fin de journée, y prenaient un thé avant d'aller avec leurs longs becs à gaz allumer les lampadaires du front de mer, de la Grande Poste à l'ex- rue de la Marine, près de l'Amirauté. Ce café était proche du marché de la rue de la Lyre (actuelle rue Bouzrina).

. Kahouat Hadj Brahim fréquenté par nombre de musiciens.

. Le Café des Sports, propriété de hadj M'hemed el Anka. Il était situé au niveau de la rue hadj Omar non loin de la mosquée Ketchaoua. Ce café était le lieu de rencontre de tous les sportifs algériens. Actuellement en ruines, seul les mosaïques des trois sports (cyclisme, football et boxe) subsistent.

. Le Café Malakoff où se donnaient rendez-vous chaque soir des noms illustres du chaâbi : Hadj M'rizek, El Anka, Titiche, El Ankis, Boudjemaa, Ferguène ou Mohamed Gamba. Il est situé entre les chaussées de la rue du Vieux Palais et de la rue de Bâb El-Oued dans la basse Casbah. Il demeure aujourd'hui encore le point de chute de tous les amoureux de la musique Chaabi et du Vieil Alger. Les photos des anciens chanteurs et musiciens chaâbi ornent les murs. Instruments de musique et anciens ustensiles en cuivre continuent de raconter l’histoire de la vieille médina. 


Kahouat Tlemcani est située non loin de la mosquée «Djamâa El Kebir», face à l’Amirauté et la pêcherie d’Alger. Ce légendaire café a vu passer bon nombre d’intellectuels, depuis sa création en 1820. Des grands artistes du Chaâbi sont passés par là, notamment Hadj Mrizek, dirigeant du MCA et maître de chaâbi, et El Hachemi Guerrouabi qui était un grand habitué du café. 

Kahouat Tlemcani est désormais l’héritage de Redouane Moussaoui, de son père avant lui, Abdelkader, qui lui aurait été transmis par son grand-père. Le café n’a pas changé de mains et est toujours une affaire de famille, qu’ils préservent à travers les âges.


Placette Hadj Mrizel juste à côté du Café Tlemcani.



. Le Café Djazwa ou Café Turc.

La préparation du Café Djazwa commence par le choix du type de café. Il ne doit pas être complètement broyé. L'eau est bouillie sur le feu, puis mélangée au café et au sucre dans un récipient en cuivre  dit « djazwa ». On refait bouillir tous ces composants ensemble avant de servir.


Un café musée insolite au niveau de la rue Ahmed et Mohamed Mechri.



Les Bains Publics de la Casbah d'Alger

Au milieu du XVl siècle, la Casbah d'Alger ne possédait que quelques vieux établissements. La construction de ces derniers était antérieure à l’arrivée des Turcs en Algérie. Ils étaient tous implantés dans la ville basse. Un seul uniquement "Ḥammâm Sîdî Ramḍâne" se trouvait dans la ville haute. 

Durant la régence d'Alger, le nombre de bains augmente considérablement (40 environ) grâce aux aménagements hydrauliques (quatre aqueducs et de nombreuses fontaines) à partir desquels ils étaient alimentés en eau. Ces établissements étaient majoritairement implantés près des casernes, des grandes mosquées, et les funduq. 

L’aménagement architectural intérieur correspondait  à un modèle andalous «bains maures : un plan rectiligne à pièces allongées, parallèles, recouvertes de voûtes en berceau » ou ottoman «bains turcs : étuve à plan central et à coupole entourée de cabinets périphériques alternés parfois de niches». La plupart de ces établissements se composaient de trois pièces séparées, mais communicantes les une avec les autres. La première pièce est le vestibule, la seconde salle est celle ou le baigneur dépose ses habits et prend le costume de bain, avant de passer à la troisième et dernière pièce.  

La plupart des fondateurs de ces bains jouissaient d’un statut social important. Quatre bains sont l’œuvre de Ḥasan Bâshâ fils de Khayr al-Dîn Barberousse. Plus de la moitié des bains d’Alger étaient, en totalité ou en partie, affectés à des waqf. Certaines mosquées bénéficiaient des revenus d’un ou plusieurs bains (La Grande Mosquée: huit établissements). Les revenus de certains bains étaient aussi affectés à l’institution des fontaines.

Aujourd’hui, il ne reste dans la vielle ville que 8 bains de valeur historique attestée dont trois sont à l’état de ruine.


Hammam Dzayer situé au niveau de la rue Mokrane Zouaoui.


Hammam Mzabiya situé au niveau de la rue Professeur Soualah.