Casbah d'Alger : Anciens Remparts de “D’zaïr Q’dima”


L’enceinte de la ville, dont une partie suivait le tracé de l’ancienne enceinte de la ville berbère, fut construite par Khayreddîn et ses successeurs. Elle consistait en un mur crénelé de 11 à 13 mètres de hauteur, couronné d’ouvertures à meurtrières, et de 214 embrasures à canon. D’une longueur légèrement supérieure à 2 500 m, elle formait un triangle ayant pour sommet la citadelle de la Casbah. Le mur du coté de Bab el oued, avait une longueur de 900 m. Celui du côté de Bab Azoun avait une longueur de 750 mètres et pour base le mur bordant la mer. 

Cette enceinte était construite de briques de terre crue, et de mortier composé de chaux grasse, de terre rouge et de sable de carrière. Elle reposait sur un soubassement de tuf et même parfois sur l’ancien mur romain. L'enceinte a été détruite en 1844.


Le rempart était lui-même protégé par des fossés profonds de 8 m environ et larges de 11.50 m à 14.5 m, dans lesquels étaient placés des tours carrées et des bastions de surveillance. Le rempart était également défendu par une dizaine de batteries (tubkhâna, du turc topkhâne), en plus d’un dispositif de défense constitué de plusieurs forts qui se trouvaient à l’extérieur d’Alger.

"Pan de l’ancienne muraille qui entourait Alger. Lors de la démolition de la muraille, les forces d’occupation ont voulu garder une partie de l’édifice comme témoin". 


Indication Murale d'une Proximité de Mosquée


Vestiges des remparts Ouest repris pour les fondations des nouveaux immeubles bâtis au début de la colonisation.


Carte d’Alger, 1563 : Espagne, Archivo General de Simancas, MPD, 07/131


Carte de l'Afrique du Nord aux Archives nationales suédoises, suite Plan d´Alger  Sans date.


On s'accorde à dire que l’enceinte de la ville était franchie par cinq portes. Il existait toutefois une sixième petite porte qu’on appelait Bab Sidi Ramdane ou Bab El Djebana ou Bab El Kettar. On disait qu’elle se trouvait entre la Citadelle et l’actuelle prison Serkadji. Elle servait à faciliter le passage des cortèges funéraires. Certains écrits parlent même d’une septième porte : Bab El Casbah

La longueur des portes variait entre 6 m (Bāb al Jādid) et 17 m (Bāb‘Azūn). Elles pouvaient être droites (Bāb‘Azūn, Bāb al Jādid) ou brisées en plusieurs tronçons (Bāb al Bḥar, Bāb al Jāzirā) ou courbe (Bāb al Wād). Certaines portes constituaient des sabaţ en dessous d’édifices majeurs (Bāb al Bḥar sous la Mosquée Neuve, et Bāb al Jāzirā sous la caserne Mta‘ Sţa Mūsa)Elles pouvaient être doubles (portes secondaires), comme Bāb ‘Azūn ou Bāb al Jādīd.

Porte de la Mer et Mosquée El Djedid


Porte Bab El Oued. 


Reconstitution de la Porte El al Jāzirā Face à l'Amirauté d'Alger
 (Décembre 2023).


La porte Bab Azzoun était située au sud de la ville. Elle était composée de deux voûtes distinctes : l’une, intérieure longue de 17 m. L’autre, extérieure, distante de 34 m et plus à l’ouest.  
 
Six crochets étaient fixés aux remparts près de la porte. Ils servaient à l'exécution des condamnés à mort. Ces derniers étaient lancés par-dessus les remparts. Dans leur chute, ils tombaient sur ces crochets. La porte Bab El Djedid possédait elle aussi six crochets.
 
Le porche de l'ancienne porte Azoun fut démoli en 1846. Ses pierres ont servi à la construction de la Maison du Caïd "El Bab", ancien gouverneur des portes d'Alger. Cette demeure se trouvait à Birkadem.


Bab El Djedid et fontaine Ain Sabara.