Casbah, Symbole de la Résistance Algéroise : Quelques Repères Historiques.


. Azzouzi Kaddour, Premier Chahid de la Casbah d'Alger. (24 août 1955).

Né le 25 juillet 1929 à Oued Sli dans la wilaya Chlef, sa famille déménage à Alger en 1930, et s'installe au niveau de la Casbah. Il rejoint très tôt les rangs du Parti Populaire Algérien. Il est également  membre éminent de l'organisation privée qui se préparait à la lutte armée depuis les années quarante.

Le 24 août 1955, le martyr Azzouzi Kaddour, affilié au groupe Commando Volontaires pour la Mort, tombe une arme dans chaque main dans le quartier Kouchet el Khendak (Casbah d'Alger). Ses trois compagnons d'armes arrêtés dans la même cache (Abd al-Rahman Kab,  Muhammad Bornan et Shafiq Malazi) furent guillotinés le 9 octobre 1957 à Serkadji, soit 1 jour après le dynamitage de la cache Ali la Pointe.



. Attentat de la Rue de Thèbes. (10 Aout 1956).

L'attentat de la rue de Thèbes a eu lieu dans la nuit du 9 au 10 août 1956 aux environs de 23h50, par des membres du "Comité des 40" dont Philippe Castille (expert en explosifs formé au 11e régiment parachutiste de choc) et Michel Fechoz (poseur de la bombe). Le Comité était dirigé par André Achiary. La puissance de la bombe causa l'effondrement de plusieurs bâtisses, parmi lesquelles la maison 8, 10 et 12 de la rue de Thèbes. Le bilan officiel de l'armée française faisait état de 15 morts dont 9 enfants, et 14 blessés, alors que le nombre de victimes atteignait 73 morts et des dizaines de blessés.


Photos Anciennes.



. Décès de Abderahmane Arbadji le 23 février 1957.



. La Maison de la Famille Touati. (20 juin 1957).

Fils de El-Bez Ben Mohamed et de Tassadit bent SaidMohamed Touati est né le 14/12/1928. Père de cinq enfants, il travaillait comme vendeur de légumes à Alger. Mohamed Touati ne tarde pas à rejoindre le mouvement FLN et s’intégrer dans les rangs de l’ALN à l’instar de la majorité des jeunes de la Casbah. Il fut chargé avec ses compagnons fidayines, de plusieurs missions sur Alger. Suite aux attentats des stades de Bellecour et d'El biar, il est arrêté et incarcéré à Serkadji en même temps que Mohamed BellamineRadi Hmida et Rahal Boualem dit Lekhel. Il est le dernier du groupe à être guillotiné le 20 juin 1957, à 3h28 du matin à la prison Serkadji.

Boualem Rahal, guillotiné le 20 juin 1957, à 3h27 du matin.
Hamida Radi, guillotiné le 20 juin 1957, à 3h25 du matin.
Mohand Belamine Med., guillotiné le 20 juin 1957, à 3h25 du matin.

Il faut savoir que les 40 exécutions capitales de l’année 1957 à Alger ont, en effet, été rendues possibles après des condamnations prononcées par des tribunaux militaires dont les audiences ne duraient souvent qu’une vingtaine de minutes.


Prison barberousse / Serkadji.


Liste des Guillotinés de la Prison barberousse / Serkadji.



. La Cache Debbih Cherif. (26 août 1957).

C´est le 26 août 1957 que les «Chouhada» Debbih Chérif (Si Mourad)Hadji Athmane (Ramel)Benhafid Nourredine (frère maternel de Ramel) et Amitouche Zahia sont tombés au Champ d´honneur au 4, impasse Saint-Vincent-de-Paul.


De Gauche à droite : Hadji Athmane (Ramel)Debbih Chérif (Si Mourad)


Ce jour-là à 13 heures, les militaires parachutistes du 3e RPC commandés par le colonel Bigeard, agissant sur dénonciation, encerclaient la demeure de la famille Rodaci, ainsi que l´ensemble de la Basse Casbah. Les soldats défoncèrent la porte d´entrée principale pour se diriger vers l´étage supérieur. En les voyant débouler dans le patio, Ramel et ses compagnons les accueillir par des tirs nourris abattant un sous-officier et un caporal-chef des Zouaves.

Profitant du désordre, Benhafid Nourredine se glissa en rampant jusqu´à la pièce voisine pour ramener des munitions et des bombes. Zahia Amitouche, l´arme au poing, s´écroule, fauchée par la mitraille alors qu´elle n´avait que 20 ansBenhafid Nourredine est à son tour touché mortellement par les tirs nourris des parachutistes. 

Pour les empêcher de s´échapper par la terrasse, les hélicoptères étaient là, survolant les pâtés de maisons. Ramel demande à parlementer, en proposant de se «rendre», lui et son compagnon. Il déclara qu´il était prêt à remettre armes et documents présumés en sa possession. En même temps, Si Mourad réglait le mécanisme d´une bombe, qui camouflée dans un couffin, fut glissée à l´aide d´une corde le long de la façade. 

Pris par un sentiment de triomphe anticipé, des soldats se précipitèrent pour en saisir le contenu. L´explosion fit plusieurs morts et de nombreux blessés dont le capitaine Chabane des services de renseignements et de la «gégène» de la 10e DP. La fusillade reprit sur-le-champ. 

Désirant avant tout épargner les locataires, Ramel le premier, franchit le couloir sous les tirs et le lancer de grenades. Un feu nourri de son arme lui permet de se frayer un chemin jusqu´à l´impasse Saint-Vincent-de-Paul ou il succomba. Quand le nuage de fumée produit par la poudre se fut dissipé, on vit trois paras à terre, le commandant Lenoiradjoint du colonel Bigeard, et deux paras blessés aux jambes par des éclats de bombe. Si Mourad sortit à son tour, tenant à la main une bombe préréglée qu´il jeta dans la mêlée. Une rafale tirée dans sa direction atteint la bombe qui explosa et Si Mourad tomba au Champ d´honneur à son tour.

Sources : https://www.lexpressiondz.com/nationale/chronique-dun-martyre-6871



. Arrestation de Yacef Sadi. (24 septembre 1957).

Le 24 septembre 1957, à 2 h 30, une opération est lancée ; les paras du 1er REP et les « bleus » du capitaine Léger bouclent totalement la rue Caton. Les hommes pénètrent dans la maison au no 3Yacef Saâdi est effectivement présent dans l’immeuble avec sa compagne et sa collaboratrice Zohra Drif. Pour les faire reculer, il lance une grenade dans le couloir.

Informé de la situation, le colonel Godard arrive sur les lieux à 3 h 40 et prend la direction des opérations. Il faut encore de longues heures de négociation avec Saâdi. A 6 heures du matin, Yacef Saâdi et Zohra Drif se rendent et sortent du réduit enfumé où se consument des documents de la zone autonome d'Alger.

Rue Caton



. Le 23 ou Dar el Bayaïnes "دار البياعين".

Ce lieu, dit le 23, ou dar el Biyaïnes était la résidence des membres des Bleus de Chauffe (car habillés de bleus de travail). Ces derniers étaient d'anciens membres des réseaux Yacef saadi, retournés, et travaillant avec les léopards et les zouaves. Cette maison est située au 23 ex rue Emile Maupas dans la basse Casbah. Les membres de ce groupe était dirigé par le capitaine Paul Alain Léger alias d'Azermont (parachutiste, agent du SDECE et chef du GRE (Groupe de renseignements et d'exploitation)), et son adjoint Surcouf


Accès Salles de Tortures / Interrogatoire.



. Le Musée Dar Chouhada  de la Casbah d'Alger.

Ce musée situé au niveau de la rue Mustapha Latreche, est né de la volonté d'un habitant de la Casbah de rendre hommage à tous les enfants de cette vielle cité morts ou disparus durant la guerre de Révolution Algérienne. Il met à disposition ses locaux personnels et actualise sa liste de Chouhadas et disparus avec l'aide des habitants de la Casbah qui ont perdu un être cher durant cette guerre. 


Photos de Chouhadas et Disparus de la Casbah d'Alger.


Un des Drapeaux des Manifestations du 11 Décembre 1960.



. Maison des Parents de Mohamed Lamine Debaghine. (Ministre des affaires extérieures en 1958).




. Le Petit Musée de la Mémoire du Quartier Bir Djebah.

Ce musée est né de la volonté des habitants du quartier de créer un lieu de mémoire en hommage à tous les enfants de la Casbah tombés sur le champs d'honneur durant la guerre d'Algérie. Il se situe au niveau du quartier Bir Djebah tout près de la fontaine portant le même nom. Il regroupe de nombreuses photos de chouhadas connus et d'autres que nous ne connaissons pas, natifs du quartier. Vous pouvez également y découvrir quelques ustensiles d'époque exposés. 


Place Ben Krid Abdelkader.