La Villa Abd-el-Tif.


C’est à quelques pas de la pittoresque Fontaine du Hamma, sur le coteau boisé qui domine le perpétuel printemps du Jardin d’Essai, que se trouve l’ancienne villa Abd-el-Tif. Surnommée par tous la « Villa Médicis d’Alger », cette ancienne maison bourgeoise de style mauresque date du XVIIIe siècle. Le plus ancien acte connu qui en fait mention, date de 1715. Il stipule : « Campagne sise au quartier El-Anasseur, au dessus de la Fontaine du Hamma, en dehors de la porte d’Azoun, limitée par les propriétés de Ben Thouban, d’El-Euldje et de Ben Boukhedmi. » 

La Villa Abd-el-Tif doit son nom à l’un de ses anciens propriétaires, à savoir Sidi Abd el Tif. Parmi les autres propriétaires de ce domaine, un certain Osman, « syndic des jardiniers », un droguiste, un janissaire ; en 1790, un fonctionnaire du nom de Hadj Mohammed Khodja, qui était Oukil-el-Hardj (directeur des magasins du port) ; l’épouse d’un turc : Tafser, « Secrétaire Général de la haute administration » ; puis encore, en 1795, un membre de la famille des Abd-elTif, qui acquit la propriété pour « 2,000 dinars d’or. ». Celui-ci constitua la totalité de cette campagne en habous, en sa faveur d’abord, puis en celle de ses enfants. « Quand toute la lignée sera éteinte, dit l’acte testamentaire, une moitié du habous appartiendra à la Mecque et à Médine, l’autre moitié aux lecteurs et aux crieurs du minaret de la Grande Mosquée ». « Il est défendu de détourner ce habous de sa destination jusqu’à ce que Dieu, qui est le meilleur des héritiers, hérite de la terre et de tout ce qu’elle contient ».   

Cette villa du Hamma, servit dès 1831, de dépôt de convalescents à la Légion Etrangère. Une fois restituée, Abd-el-Tif loua tout d’abord, la maison à un Juif, nommé Mouchi ben Chebebi Boucaya. Quelques années plus tard, l’Etat en devient acquéreur au prix de 75.000 francs. Elle demeura la propriété du domaine qui la loua à la Compagnie fermière du Jardin d’Essai.

Cette demeure est restaurée au début du siècle par Charles Jonnart dont le désir, était de mettre cette résidence à la disposition des meilleurs peintres orientalistes. L'architecte Gabriel Darbeda fut chargé de la restauration des bâtiments. Sous l'impulsion de Léonce Bénédite et Charles Jonnart, gouverneur général de l'Algérie, un arrêté du gouvernement fait de la villa Abd-el-Tif la Maison des Artistes Métropolitains en 1907. C'est la Société des peintres orientalistes français qui est chargée de l'attribution du Prix Abd-el-Tif. Elle fut classée en 1922, Monument Historique.  

La villa accueille entre 1907 et 196267 peintres, 17 sculpteurs, et un architecte dont : Paul Jouve (1907), et Léon Cauvy, André Hambourg, Iacovleff, Marius de Buzon, Paul-Élie Dubois (entre 1920 et 1930).

Abandonnée après l'indépendance du pays, la villa, est classée monument historique une seconde fois, en 1967. Elle est restaurée et rouverte le 10 juin 2008. Elle abrite désormais le siège de l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC).

Entrée Principale.

Jardin à Fontaine.

Couloir pour Accéder au Patio.

Patio Situé à l'Etage Supérieur.


Bassin des Femmes.


Accès Au Grand Djnane.


Grand Balcon du Djnane.


Vue Sur Jardin d'Essai et Baie d'Alger.

Divers Compartiments de la Villa.


Descente Vers Musée des Beaux Arts d'Alger.