En 1556, le pacha turc Mohammed Kurdogli lance la construction d’un fort sur un rocher dominant la plage, afin de garantir le contrôle maritime sur la baie d’Alger et prévenir les débarquements ennemis. Ce fort devait servir d’ouvrage de défense avancée : on le nomma "Bordj-el-Kifan", ce qui peut se traduire par "Fort des Falaises".
Après la Colonisation française d’Alger (1830), le site du fort et ses alentours prennent de l’importance stratégique et symbolique. Dès 1832, un détachement militaire est placé dans le fort pour surveiller la zone, notamment pour contrôler les transports maritimes ou les approvisionnements depuis la mer.
En 1835, un aristocrate polonais, Mir Mirsky, reçoit une concession d’un domaine appelé "La Rassauta" ou Rass El Houta, un vaste terrain entourant le fort et la plaine côtière, pour y créer des exploitations agricoles.
En 1846, des colons originaires de Mahon (île de Minorque, dans les Baléares) cultivent la terre, créent des exploitations agricoles autour du fort, et peu à peu construisent des habitations. En 1851, la Rassauta est rattachée à la commune d’Hussein Dey. En 1871, une ligne de chemin de fer relie Fort-de-l’Eau à El Harrach.
Dans les années 1900, la localité acquiert le statut de station balnéaire réputée. On y construit un hôtel de luxe, un casino et des installations pour accueillir les estivants. Dès 1908, Fort-de-l’Eau devient un lieu prisé pour les vacances, bénéficiant de sa position en bord de mer et de ses équipements.
Une proportion importante de résidents provenait des îles Baléares (Mahon, Minorque, Ibiza). Le catalan a perduré pendant plus d’un siècle dans la commune.
Route de France.
Actuellement.
Événements Marquants du XXᵉ siècle.
Durant l’Opération Torch (débarquement allié en Afrique du Nord, novembre 1942 : USA et GB), les troupes américaines débarquent sur les plages à l’ouest d’Alger le 8 novembre 1942. Le village de Fort de l'Eau est une étape importante dans l’avancée des forces vers Alger. Un hôpital de campagne est installé pour soigner les blessés des troupes débarquées dans la baie d’Alger.
Groupe d'Infanterie Américaine "Red 1" débarquant sur la Plage de Surcouf.
En 1962, Fort-de-l’Eau est rebaptisée Bordj El Kiffan. La commune est délaissée. Elle traverse des phases de désaffection du front de mer, de pollution et d’urbanisation rapide non maîtrisée.
Bon à Savoir :
Bordj El Kiffan est le lieu de naissance (1931) de l’artiste Baya Mahieddine (Fatma Haddad), figure importante de la peinture algérienne moderne.
Quand l’Art Redonne Vie au Centre-Ville de Bordj El Kiffan.
Avec ses pinceaux et une passion débordante, Yassine Sinou, accompagné d’un collectif d’artistes de street art, a entrepris de transformer le visage du centre-ville de Bordj El Kiffan. Ce projet, à la croisée de la création artistique et de l’engagement citoyen, s’inscrit dans une démarche de renouveau urbain portée par la jeunesse et la culture.
Ce mouvement artistique ne se limite pas à l’embellissement des façades : il participe à réenchanter l’espace public, à recréer du lien social et à redonner une identité forte au centre-ville. Grâce à l’initiative de ces artistes passionnés, Bordj El Kiffan se réinvente, plus ouverte, plus vivante, plus inspirante.
Ce projet est la preuve que l’art peut être un moteur de transformation urbaine et humaine, un moyen de réconcilier la ville avec ses habitants, de susciter la fierté et d’encourager la participation citoyenne.
Un véritable souffle nouveau pour le cœur de Bordj El Kiffan, où chaque mur peint devient une promesse d’avenir.
👈👈👈👉👉👉

















