Le Quartier d'El Madania ex Clos Salembier.


Le quartier populaire d'El Madania (anciennement Clos-Salembier) a été érigé sur un plateau de 117 hectares à la place d'un ancien domaine viticole. Il est situé sur les hauteurs d'Alger, à 150 m d'altitude et à seulement 4 km du centre-ville.

Petite Histoire : 

À partir des années 1940 plusieurs bidonvilles poussent en contrebas du quartier en direction du ravin de la femme sauvage. En 1946 le centre de transit Nador est construit afin de prendre en charge les habitants issus de l'exode rural.

Face à la pénurie de logement et au problème des bidonvilles qui se développent sur les hauteurs de la ville, le maire d'Alger Jacques Chevallierfait appel à Fernand Pouillon pour mettre en œuvre des projets d’habitat de grande envergure ; il s’agissait de construire du logement de masse afin de désamorcer la crise sociopolitique ambiante. C'est dans ce contexte que furent réalisées trois cités : Diar Es-Saâda, Diar El-Maçoul et Climat de France.




. La Cité Diar El Mahçoul fut construite en 18 mois (1953-1955) sur la crête du plateau qui domine la baie d'Alger. Cette cité est divisée en deux parties séparées par le boulevard Oulmane Khelifa (anciennement « boulevard du Corps expéditionnaire français d'Italie ») : 

La première partie dite « simple confort » et destinée aux Algériens fait appel au modèle de la Casbah : site escarpé, rues, ruelles, placettes, passages étroits entre immeubles, escaliers, montées, descentes, densité importante, moins de décors de céramiques mais plus de travail des ombres et des lumières sur les façades, pas de tour mais des voûtes pour le marché.  


La seconde partie dite « confort normal » est composée d'appartements avec vue sur mer, plus lumineux et plus spacieux, destinés aux Européens. Cet ensemble fait appel aux modèles européens (la tour-clocher, la place, le mail, le portique, le monument).


Les deux ensembles comptent respectivement quelques mille et mille cinq cents logementsrépartis dans des immeubles de différentes hauteurs.  Ces deux cités sont bâties avec de la pierre calcaire et selon un plan harmonieux respectant l'équilibre des masses.

La porte de la Mer encadre une vue exceptionnelle sur la baie d’Alger.



. Mosquée Bachir El Ibrahimi.

Cette ancienne église (Saint-Jean-Baptiste) fut réalisée avec l'aide des dons de la Ville d'Alger, et des entrepreneurs de l'époque. Elle est construite sur des terrains situés entre la " Villa des Arcades : résidence de Fernand Pouillon", et la cité Diar El Mahçoul entre 1955 et 1957. Elle est transformée sur demande du gouvernement algérien en 1966en une mosquée portant le nom de Mosquée Bachir El IbrahimiLa pièce centrale de forme cruciforme, dont la hauteur atteint les 18 mètres de haut, fut transformée pour répondre aux exigences d'une salle de prières dédiées au culte musulman. Seules les coupoles et ossatures extérieures ont survécu à la transformation.


Cette mosquée est surmontée d'un somptueux minaret de 36 mètres de haut. La céramique à la couleur bleu azur dorées à l'or fin est l'œuvre de Mohamed-Boumehdi. Ce dernier faisait partie du staff technique de Fernand Pouillon


Vue sur la Baie et le Port d'Alger à Partir de la Rue de la Mosquée.



La Villa Sésini

Cette villa de style néo-mauresque fut construite par Alexandre Sésininotaire à la rue Bab Azzoun à Alger. Elle est classée en 1926 par la ville d'Alger, et abrite en 1927 le consulat d'AllemagneCette bâtisse des hauteurs d’Alger est surtout connue pour son passé sanglant. Pendant la guerre d'Algérie, c'était un centre de détention et de torture des membres présumés du Front de libération national. C'était le QG des légionnaires du 1er REP5 lors de la bataille d'Alger.